la jeune fille et les loups
Au sortir de la Grande Guerre, Angèle, 20 ans, est déterminée à devenir la première femme vétérinaire. A travers son destin aventureux, elle sera l'objet d'une rivalité sans merci entre son promis, un industriel visionnaire mais sans scrupule, et un homme simple, retiré dans la montagne, près des loups et loin de la folie des hommes. Angèle va exploiter au mieux cette rivalité pour atteindre son véritable objectif : sauver les loups.
Après l'émouvant "Malabar Princess", Gilles Legrand nous offre un second hymne vibrant à la montagne et à ceux qui y vivent. Il a imaginé une histoire romanesque et romantique pour raconter la disparition des derniers loups de France dans les années 20. A l'époque déjà, la polémique existait entre les amis des loups et ceux qui voulaient les exterminer pour affirmer la domination de l'homme sur son territoire. Deux personnages incarnent ces deux points de vue : Emile Garcin (Jean-Paul Rouve) dirigeant efficace d'une petite usine qui fabrique tantôt des monuments aux morts, tantôt des pièges à loups, et Giuseppe (Stefano Accorsi), réfugié italien qui vit dans la montagne au plus près de la vie sauvage. Les deux hommes s'opposent d'autant plus qu'ils vont aimer la même jeune fille, Angèle (Laetitia Casta) adepte de l'émancipation que les femmes ont commencé à revendiquer après la guerre de 14. Elle veut devenir vétérinaire mais se heurte aux préjugés de son temps. L'histoire et les personnages sont certes assez manichéens : même inspiré quant à l'avenir de l'économie montagnarde, Emile est parfaitement odieux tandis que Giuseppe est une victime accablée de tous les problèmes malgré sa bonté et sa générosité. Entre ces deux extrêmes évolue toute une galerie de personnages bien campés : le père d'Angèle (P. Chesnais), un comte russe piégeur de fauves et pilote approximatif, son mécanicien (Lorant Deutsch, réjouissant), l'âme damnée d'Emile (Bénureau), son père qui ne lui ressemble guère (M. Galabru), et les loups! Ils forment une petite meute conduite par un loup noir et sa louve blanche. Ils évoluent dans le cadre de ces montagnes encore sauvages, beauté animale alliée à la beauté minérale, mais leurs jours sont comptés. Angèle les sauve en leur faisant franchir la frontière, ainsi qu'à Stefano, vers le Grand Paradis italien. Pas rancuniers, leurs descendants nous sont revenus par le même chemin, "protégés" désormais mais encore et toujours objets de controverse!